Carrière de Furne
De l'époque gallo-romaine au XXème siècle
Les fouilles du temple gallo-romain de Pédégas
à Belbèze permettent de fixer le début de l'exploitation
de ces carrières à la même époque que la
construction du temple. Au XIXème siècle, le site profite d'une
période d'intense activité économique. Son propriétaire,
Jean-Jacques Julien Lasmartres, y emploie plus d'une centaine de carriers
et de tailleurs. Cette production est utilisée aussi bien comme
matériau de construction pour la réalisation d'éléments
architectoniques par exemple que pour l'exécution de sculpture
civile, religieuse et funéraire. De couleur rousse et d'aspect
tendre, ce grès calcaire présente les qualités requises
pour la taille et la sculpture. Ces carrières ont cessé
d'être exploitées en 1930.
Voir aussi La pierre de Furne.
Grotte du Tarté
Paléolithique supérieur
Petite grotte à deux entrées située sur notre commune, qui a été occupée au Paléolithique supérieur.
Située à 500 mètres au sud du hameau du Tarté dont elle tire le nom. Altitude : 320m. Principales périodes chronologiques identifiées dans le site : aurignacien, gravettien, solutréen et magdalénien.
L’entrée de la grotte se trouve sur un flanc de colline, près du ruisseau dit «du Lavin», prononcer Laouin, qui emprunte un passage étroit à cet endroit et, administrativement parlant, à la limite des communes de Cassagne et Marsoulas.
La grotte elle même, est peu profonde, d’une longueur maximale d’une douzaine de mètres, pour une largeur de 8 mètres maximum, orientée suivant la direction nord-est depuis l’entrée.
Il s’agit d’une grotte de petites dimensions mais d’une grande richesse archéologique. En grande partie pillée à la fin du XIXème siècle, elle a cependant livré des vestiges moustériens, châtelperroniens, aurignaciens (lames aurignaciennes, grattoirs épais dits «du Tarté», sagaies à base fendue) et gravettiens (pointes de la Gravette, burins de Noailles, grattoirs carénés). De nombreux objets issus de la grotte ont été donnés au musée National Museum of natural History de Washington aux Etats-Unis, et au muséum de Toulouse. Lors des fouilles archéologiques entreprises
au XIXème siècle sur le site, de nombreux vestiges datant de l'époque
aurignacienne témoignent de traces de l'occupation du sol par
les hommes de Cro-Magnon. Les conditions climatiques difficiles durant
la période glacière de Würm obligent les populations
à rechercher des abris sous roches situés près
des cours d'eau et des espaces herbeux. Le site du Tarté répond
à ces impératifs et fournit du silex à l'état
natif que les hommes peuvent exploiter. Plusieurs petits outils en silex
et des ossements gravés retrouvés sur place constituent
les témoins précieux pour la connaissance d'une industrie
et d'un mode de vie de cette civilisation.
On ne peut parler de la grotte du Tarté sans évoquer l’abri de Téoulé, petite cavité située à quelques mètres de la grotte du Tarté et au voisinage de la grotte de Marsoulas. Creusée dans une falaise de calcaire (sur quatre mètres de profondeur), elle surplombe le Lavin, petie affluent du Salat. La grotte est fouillée de manière expéditive en 1924. Le dépôt de 70 cm au fond la cavité est de 1,5 m à l’entrée. B. Thomson, auteur des fouilles, rapporte quelques débris néolithiques surmontant un niveau aurignacien et «dans la couche profonde, quelques débris humains en mauvais état, qui furent étudiés par le Professeur H. Vallois». L’anthropologue identifie les restes d’un enfant et d’un homme adulte de petite taille. Les déblais ainsi qu’un petit diverticule prolongeant la cavité, sont fouillés en 1951.
Voir aussi Les lointains ancêtres.
La motte du Riou
Entre le Xème et le XIIème siècle
Cette motte féodale rappelle l'insécurité
de l'époque médiévale où la population a
besoin de disposer d'un lieu défensif et de refuge dans lequel
on stocke des vivres et des armes. Des fragments d'armes de main, mis
au jour par des labours, confirment l'existence de combats autour de
cette motte. Désormais très boisée, elle sert de
cadre à plusieurs légendes.
Voir aussi Le trésor perdu.
Eglise de la Nativité de le Sainte-Vierge
XVème et XXème siècles
Pierre
La paroisse de Cassagne était rattachée au diocèse de Comminges, dont le siège épiscopal se trouvait à Saint-Bertrand, et la Commanderie des Templiers de Montsaunès, propriétaire d’une partie des terres de Sarradas, y bénéficiait d’importants privilèges. Les commandeurs de Montsaunès avaient des droits dans les dîmaires de Cassagne au XIIIème siècle.
Situation : l'église est construite au cœur du village et jouxte le cimetière.
Architecture : le plan du bâtiment est celui des églises gothiques déjà observé à Ausseing et Belbèze. Il consiste en une nef rectangulaire terminée à l’est par un chœur à trois pans. Le chœur et la nef sont tenus par de puissants contreforts, bien appareillés. De longues baies de style gothique flamboyant et datables de la fin du XVème siècle ou du début du XVIème siècle, éclairent la nef et le chœur. Du côté ouest, les vestiges d’un pignon indiquent que le clocher était de type clocher-mur. Il fut remplacé en 1908 par une haute tour néogothique.
Le porche, date également du début du XXème siècle.
Le portail sud est une porte étroite à arc en plein cintre, surmonté du monogramme IHS et AM. Cette structure, très comparable à la porte de l’église de Marsoulas, est caractéristique du XVIème siècle.
Le portail nord est un ouvrage monumental de la Renaissance.
Dans le goût antique, il est composé d’un grand arc orné de tores et de cavets, encadré par deux colonnes, surmontées de chapiteaux. Au registre supérieur, deux anges caractéristiques du XVIème siècle présentent une urne.
Deux sacristies furent construites dans le courant du XIXème siècle, contre le chœur. A la même époque, on aménagera deux chapelles latérales qui donnèrent la forme d’une croix latine à cette église.
A l’intérieur, les angles nord-ouest et sud-ouest ont conservé les culs de lampe qui supportaient les anciennes voûtes. Ces œuvres sont caractéristiques du XVIème siècle. Nous pouvons attribuer à la même époque le pilier polygonal, qui supporte la tribune au fond de la nef.
La longueur intérieure de l’église est de 27,30 m, sa largeur au niveau du transept de 18 m.
Eléments remployés :
- Une dalle funéraire anépigraphe provenant de l’intérieur de l’église a été placée sous le porche et fait office de banquette. Ses dimensions sont : L 193 cm, l 59 cm, épaisseur maximale 20 cm. Elle est en pierre de Belbèze.
- Un sarcophage trapézoïdal en calcaire de Belbèze a été placé côté nord de l’église. Ses dimensions sont : L 200 cm, l aux pieds 54 cm, l à la tête 73 cm, hauteur 36 cm. La facture générale de ce sarcophage nous incite à le dater de l’époque mérovingienne (VIème-VIIème siècle). Il fut découvert lors d’un labour sur la commune de Cassagne, au lieu-dit Le Saoudet.
Décoration intérieure :
L’intérieur du bâtiment a récemment été repeint en rouge et blanc.
La tribune : la balustrade date du XIXème siècle. Elle a dû remplacer une structure plus ancienne car elle repose sur un pilier polygonal, qui peut être daté du XVIème siècle.
Le mobilier visible dans l’église :
- Ange protecteur en bois, des traces de stuc blanc anciennes ont été décapées. Ceci semble indiquer que cette œuvre était dorée à l’origine. Il est certain que nous avons ici à faire au travail d’un maître. Nous pouvons comparer ce groupe avec deux anges adorateurs sculptés par Ajon en 1812 et conservés dans l’église Notre-Dame la Daurade à Toulouse. Il est probable qu’une étude comparative plus poussée permettrait d’attribuer cette sculpture du début du XIXème siècle au célèbre Jean-Louis Ajon. Il était né à Toulouse vers 1765. Il entra à l’Ecole de l’Académie Royale à Paris le 12 juin 1786, dans l’atelier de Bridan.
- Christ en bois peint de la fin du XVIIème siècle.
- Cuve baptismale de la fin du Moyen-Âge.
- Une piéta en plâtre patiné de grande taille du XIXème siècle.
- Un pupitre en merisier d’époque Directoire.
- Un bénitier de forme circulaire en grès de Furne du XIXème siècle.
- Un bénitier mural semi-circulaire en grès de Furne du XIXème siècle.
- Une cloche de l’ancien clocher, datée 1729, a été replacée dans le nouveau campanile.
Cette description provient de l’étude très intéressante réalisée en 2009 par Bernard Jolibert, archéologue sous contrat avec la communauté de Communes du Canton de Salies-du-Salat. Un livre abondamment illustré a été édité et peut être consulté à la Mairie (2010)
Voir photo.
Fenêtre à meneaux
XVIème siècle
Maison Hugues
Cette demeure est habitée par de nombreuses
familles de notables de la région, dont celle des Lasmartres-Cadéac
à la fin de l'Ancien Régime. Un grand porche en pierre
de style Renaissance, sculpté par les carriers de Belbèze,
donne accès à cette maison. La façade conserve
un exemple intéressant de fenêtre à meneaux. Au
cours des siècles, la structure initiale de cette fenêtre
subit de nombreuses modifications. Le meneau central a ainsi disparu,
seuls les chambranles latéraux rappellent son existence. Par
la suite, la fenêtre est entièrement comblée avec
des petits mœllons mélangés à de la brique.
Fontaine historique du Barry
1681
Cette fontaine est le témoin historique
de l'existence d'un point d'eau très fréquenté
au XVIIème siècle. Une forte déclinaison et un long chemin
d'accès jusqu'à cette source, ont rendu difficile l'approvisionnement
en eau de la commune.
Culot d'arc
XVIème siècle
Eglise de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge
Ce culot d'arc est conservé dans l'angle
de la tribune à l'intérieur de l'église. Il représente
une tête chevelue d'angelot. Les fonts baptismaux octogonaux de
l'église présentent des similitudes stylistiques avec
le décor du culot d'arc.
La Tuto de l'Homme Mort
XVIIIème siècle
Bois de Montaoudech
Le nom de cette cavité naturelle est
lié à la découverte sous l'Ancien Régime
du cadavre d'un inconnu richement habillé. Sous la Révolution,
la tuto a servi de cachette à un prêtre réfractaire,
François Saleich. Recherché par la police révolutionnaire,
il s'est réfugié dans cet abri avant de fuir vers l'Espagne.
Voir aussi Le prêtre proscrit.
Château Houchet
Fin du XVIIIème et début du XXème siècle
Grès calcaire
La construction de ce château est due
à Jean-Jacques Julien Lasmartres qui appartient à une
des plus anciennes familles de la région, implantée depuis
la renaissance. Cette grande demeure est complètement modifiée
au début du XXème siècle.
De structure rectangulaire, elle est composée d'un rez-de-chaussée
et d'un étage noble orné d'un balcon central. La façade
est construite en grès calcaire de Furne, avec des chaînes
d'angles en pierre de taille. Un péristyle composé de
colonnes ornementales, récupérées dans la grande
maison de Roquefort, donne un style néo-classique à l'entrée
de cette demeure.
Pont de la Caraou
1772
Pierre (2,60 X 14,20 m)
Passage de la rivière du Lens
Ce pont est constitué de deux arches
en plein cintre retombant sur un large pilier central. Un soutènement
massif qui avance de 3,30 m du côté de la rive gauche et
de 4,20 m sur celui de la rive droite a été réalisé
afin de stabiliser au maximum les assises de ce monument. L'état
actuel du lit, nettoyé par des affouillements antérieurs,
révèle que ce pont a succédé à un
pont à une arche. Le débouché s'était avéré
insuffisant face aux apports considérables du bassin de Lens
qui s'y déversaient.
Voir photo.
Montjoie du Santet
1839
Pierre (H. : 2,70 m)
Cet oratoire surmonté d'une croix datée
comporte une petite niche fermée par une grille. Ce renforcement
contient une statuette de Saint Saturnin, le premier évêque
de Toulouse. Ce petit édifice, témoin de l'architecture
religieuse mineure, a donné son nom (en patois local santet signifie
"petit saint") au quartier dans lequel il se trouve.